Personne n’a reconnu (et aimé) ce Standard-là
Pas de hargne, pas d’envie : où étaient passées les belles valeurs liégeoises ?
- Publié le 03-09-2018 à 10h20
- Mis à jour le 03-09-2018 à 12h57
Pas de hargne, pas d’envie : où étaient passées les belles valeurs liégeoises ? Une pointe de démagogie pourrait inciter à penser que si les Liégeois avaient montré la même ferveur que leurs supporters, ils auraient certainement prolongé leur brevet d’invincibilité au-delà de la première trêve internationale. Encore aujourd’hui, tout le monde, de la tête du club jusqu’au café des sports de Sclessin, se demande pourquoi le Standard a totalement arrêté de jouer après la première demi-heure, alors qu’il lui aurait suffi de garder un minimum de concentration pour transformer cet après-midi germanophone en simple balade champêtre.
Il faut dire que les Eupenois avaient tout fait pour leur faciliter la vie avec des espaces grands comme des boulevards sur le flanc gauche. "Dès la fin de la première période, nous avons senti que ce n’était pas l’équipe que nous voulions voir. Nous avons prévenu à la pause que si nous ne nous réveillions pas, nous serions en difficulté", regrettait Michel Preud’homme.
Visiblement, ce discours n’a eu aucune incidence sur des joueurs qui ont préféré défendre leur but d’avance plutôt qu’essayer de tuer tout suspense en plantant un deuxième but. Cette attitude est d’autant plus déplorable que la semaine dernière, ils avaient démontré pouvoir se faire violence face à Saint-Trond, en plantant deux roses dans les dernières minutes. Certes, le Kehrweg n’était pas aussi chaud que Sclessin, mais ce n’est pas en snobant les petits matches ou, du moins, en ne les jouant pas à fond, qu’ils pourront afficher de hautes ambitions. "En football, il faut être concentré, attentif à tous les petits détails. Nous, nous n’avons pas été capables de garder le ballon, de trouver les espaces. Résultat, Eupen a plus poussé que nous", confirmait, avec beaucoup de lucidité, Guillermo Ochoa.
"Nous sommes remontés sur le terrain avec une mentalité pourrie et nous avons ramassé", accentuait Paul-José Mpoku. "On ne peut pas gagner en se reposant uniquement sur notre talent. Il faut de la rage, de la hargne mais on n’en a pas suffisamment montré et cela s’est payé cash. Je ne dirais pas que la première période avait été trop facile mais nous étions trop à l’aise et nous avons pensé que ce serait la même chose après la pause."
C’est bien beau de reconnaître ses torts en sortant du vestiaire mais cela ne changera pas grand-chose si cela ne mène pas à une réflexion générale dans le groupe. Pourquoi les joueurs ont-ils besoin d’être en difficulté pour réagir et (enfin) se faire mal ? Trouver la réponse à cette question serait déjà une belle progression et le signe d’une potentielle belle campagne sportive.
"Je suis curieux de voir les kilomètres parcourus par mes joueurs car c’est une donnée qui ne trompe pas. Personnellement, je n’ai pas reconnu mon équipe alors que nous pouvions réaliser une belle affaire", poursuivait le coach. "Cela ne peut pas arriver si nous voulons avoir des ambitions. Nous ne pouvons pas être contents après avoir gagné quelques matches, décroché un bon classement ou s’être qualifiés pour l’Europe. Il faut aller au charbon tous les trois jours ou toutes les semaines."
Après la trêve, les matches délicats (Charleroi, Anderlecht, Ostende, Zulte Waregem) vont s’enchaîner mais on en arrive à se demander si ce n’est pas une bonne nouvelle pour ce groupe qui a besoin de chaleur populaire pour s’enflammer.
Pas à l’aise en ouvrant le score face aux petits
La saison dernière, le Standard s’était incliné à deux reprises après avoir ouvert le score, comme ce fut le cas samedi. Coïncidence, ce petit événement s’est aussi déroulé sur la pelouse de deux formations habituées à jouer la seconde partie de tableau : Waasland-Beveren (3-1) et Courtrai (2-1). Là aussi, les Liégeois avaient très bien débuté la rencontre, donnant le sentiment d’être largement supérieurs, avant de reculer petit à petit et concéder de bêtes occasions. Un défaut de mentalité qu’il va donc falloir corriger au plus vite…
Première défaite depuis cinq mois
Il y avait un petit temps que le Standard n’avait plus terminé une rencontre de championnat avec le moral dans les chaussettes. Il faut remonter au 7 avril dernier pour retrouver la trace d’une défaite, qui avait d’ailleurs été la seule au cours des playoffs (1-0 à Genk). Depuis lors, les Liégeois avaient enchaîné treize rencontres sans revers (huit victoires, cinq nuls), une série qui n’avait plus été accomplie en bord de Meuse depuis cinq ans (seize matches sans défaite entre le 20 octobre 2013 et le 15 février 2014).